Petit guide pratique pour les résidus domestiques dangereux (RDD)
Un résidu domestique dangereux, c’est quoi?
Finissons-en donc avec cette question récurrente qui nous traverse tous et toutes un jour ou l’autre l’esprit. Un résidu domestique dangereux, c’est tout produit ménager qui représente un risque pour l’environnement et pour la santé humaine lorsqu’il n’est pas disposé de manière responsable et sécuritaire. Plus précisément, on parle ici de produits corrosifs, toxiques, inflammables ou explosifs.
Pourquoi c’est important de bien en disposer?
Certain.e.s seront alors porté.e.s à se demander, mais de quels risques parle-t-on lorsqu’il s’agit de mal disposer de ces produits? On parle de risques de contamination des sols, des lacs et des rivières, de la détérioration de la couche d’ozone lors de l’évaporation des produits et de détérioration de la faune et de la flore. On parle aussi de cas d’intoxication, surtout auprès des enfants, causées par les émanations, éclaboussures ou contacts avec la peau. Des incendies ou des contaminations de l’air dans la résidence lors de l’entreposage des produits ménagers dangereux sont aussi possibles. La santé et la sécurité des éboueurs-euses et travailleurs-euses en centre de tri se retrouve d’ailleurs compromise lorsqu’iels sont en contact avec les RDD. Finalement, l’équipement de collecte, de transport et de déchargement peut être endommagé par ces produits en question.
Quels sont les RDD que je peux retrouver chez moi?
Il est parfois étonnant de réaliser la quantité de RDD présents chez soi. Voici un tableau répertoriant quelques-uns de ces multiples produits d’usage courant (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :
source : Recyc Québec – « Les Résidus domestiques Dangereux – Fiches informatives »
Comment les reconnaître?
La façon la plus simple consiste à rechercher les symboles suivants sur les produits :
source : Ville de Montréal » Résidus domestiques dangereux »
De gauche à droite et de haut en bas : produit inflammable, produit toxique, produit corrosif, et produit explosif.
Quelques statistiques intéressantes :
- En 2008, les ménages québécois ont produit près de 20 000 tonnes de RDD
- Sur ces 20 000 tonnes, près de 7 700 tonnes ont été récupérées au Québec.
- En d’autres mots, environ 39% des RDD ont été récupérés au Québec en 2008. L’objectif était alors d’atteindre le 75% de récupération. Il aurait ainsi fallu doubler la quantité récupérée pour atteindre l’objectif de La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008.
- Près de la moitié des RDD générés au Québec en 2008 étaient constitués de peinture (47%).
- Le Québec est le grand champion de la croissance des déchets résidentiels se dirigeants vers les dépotoirs. Entre 2002 et 2018, la quantité totale a augmenté de 72 %. Si l’on transpose cette moyenne par habitant, ça équivaut à une augmentation de 53% par personne. C’est énorme!
Sources : Recyc Québec – « Les Résidus domestiques Dangereux – Fiches informatives » et L’Actualité – « Déchets : le Québec, cancre du Canada »
Comment se débarrasser des RDD de manière écoresponsable?
1. Éviter de les déposer dans le bac bleu ou à la poubelle
2. Vous procurer le Répertoire du Réemploi de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve disponible dans les points de service suivants :
- 1875 avenue Morgan
- 6711 rue de Marseille
- Ou consultez sa version en ligne et la carte des lieux de collecte des RDD
3. Déposer les RDD dans des points de collecte itinérantes, répertoriées ici pour les habitant.e.s de Montréal.
4. Aller les déposer dans des écocentres, répertoriés ici pour les habitant.e.s de Montréal
5. Explorer les organismes spécialisés dans le réemploi des RDD, notamment les suivants :
- Éco-peinture pour le recyclage de peinture
- Recycfluo pour la récupération des lampes
- Appel à Recycler pour la récupération des piles et batterie
- Association pour le recyclage des produits électroniques (ARPE) pour la récupération des électroniques
- Société de gestion des huiles usagées (SOGHU) pour la récupération des huiles, antigels, aérosols, filtres et contenants vides
6. Aller dans les points de service reconnus pour le réemploi, tels que les suivants :
- Lieux d’enfouissement technique (LET) pour l’amiante
- Garages pour les batteries acide-plomb
- Les sites de remplissage pour les bouteilles de propane
- Les pharmacies pour les médicaments et sirops périmés
Quelles sont les alternatives pour réduire son empreinte écologique liée aux RDD?
Pour réduire son empreinte écologique liée au RDD, il ne suffit pas de bien trier ; d’autres solutions existent. Par exemple, il est possible de remplacer ses produits par des produits écologiques, voire fabriqués chez soi. Bien sûr, tous les produits ne peuvent pas être biologiques. Une simple réduction de la fréquence d’usage ou encore de la quantité employée de ces produits peut avoir un effet bénéfique pour notre précieuse planète. Se questionner sur la pertinence du produit avant d’en faire l’achat est également un bon réflexe à développer : le meilleur résidu est celui qui n’existe pas! Vous pouvez d’ailleurs fureter sur notre page traitant sur le zéro déchet pour des trucs et astuces simples et efficaces pour réduire significativement son empreinte écologique.
En bref
L’important, c’est finalement de se défaire de ses RDD de manière à limiter leurs impacts néfastes sur l’environnement. En déposant ses résidus domestiques dangereux dans les endroits désignés, on s’assure ainsi qu’ils seront éliminés de manière sécuritaire.
Joséphine Farndon
Bibliographie
Ebi – Quoi faire avec vos résidus domestiques dangereux (RDD)?
Récup Estrie – Qu’est-ce que les RDD et comment les récupérer?
Recyc Québec – application « Ça va où? »
Ville de Montréal » Résidus domestiques dangereux »
Recyc Québec – « Les Résidus domestiques Dangereux – Fiches informatives »
Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec
La Gazette de la Mauricie – « Matières résiduelles : un bilan inquiétant »