Dire adieu à l’asphalte

Dans chacune des constructions humaines, nous cherchons à recouvrir les sols, notamment pour faciliter nos déplacements, mais aussi pour des raisons plus superficielles comme l’esthétisme. Cependant, cette pratique est très néfaste pour les sols et provoque des conséquences négatives sur le long terme comme les inondations.

Pourquoi protéger nos sols ?

Le sol semble être une ressource infinie et imperturbable pourtant il s’agit d’un environnement complexe très souvent menacé par nos activités. Ce qui intéresse principalement l’Homme dans les sols est ce que l’on appelle la matière organique, mais qu’est-ce que c’est exactement et comment se forme-t-elle?

La matière organique est primordiale pour toute forme de vie, elle est à la base de la pyramide et est le support de la chaine alimentaire, sans elle, l’Homme ne pourrait pas vivre. Elle possède de nombreuses fonctions qui font d’elle un indicateur de qualité des sols. Plus le sol en est riche, plus les conséquences seront bénéfiques pour le développement des organismes vivants. Cependant, la matière organique est répartie de manière inégale sur terre. En effet, elle s’accumule dans les zones plus froides et se fait rare dans les zones chaudes de la terre. Cette inégalité entraine des conséquences sur le système entier : un pays dont les sols sont pauvres est limité en termes d’agriculture et aura besoin de s’alimenter via des importations extérieures. Outre le fait que le climat joue un rôle sur la répartition de la matière organique, cette dernière est très sensible au changement et diminue de plus en plus chaque année.

La matière organique est formée à partir de la matière décomposée d’origine animale, végétale, bactérienne et de composés organiques présents dans le sol. Les organismes vivants produisent de la matière organique (matières fécales, feuilles, etc.) durant leur vie et à leur mort. Cette matière organique est décomposée par l’action des bactéries, des champignons, des vers de terre, des fourmis, des larves, etc.

L’imperméabilisation, une menace pour les sols

L’imperméabilisation des sols est l’action de recouvrir un sol d’un matériau qui empêche la percolation de l’eau dans les sols et qui accentue le ruissellement de l’eau en surface. Voici des exemples d’imperméabilisation que vous pouvez retrouver chez vous :

  • Stationnement et allées en asphalte, en béton, ou en pavé de béton;
  • Toiture;
  • Sol nu (sans végétaux);
  • Sol compacté;
  • Patio et terrasse en béton;
  • Longue pente abrupte.

Comme vous pouvez le voir dans la liste ci-dessus, la pose d’un matériau en surface n’est pas la seule raison de l’imperméabilisation. En effet, le tassement ou la compaction du sol empêche également l’eau de percoler dans le sol. Le passage d’engins de plus en plus lourds sur un sol a pour effet un écrasement du sol. Les pores du sol sont fortement réduits, car les agrégats sont compactés entre eux. Le tassement du sol a pour conséquences une baisse de l’infiltration en eau dans le sol : l’eau ne peut plus percoler à travers le sol étant donné que les pores sont devenus trop petits ou bien qu’ils aient disparu. Une autre des conséquences a lieu directement sur la croissance des plantes, les pores ne servent pas uniquement pour le passage et le stockage de l’eau, mais aussi pour l’air. En effet, l’espacement entre les agrégats crée un passage pour les racines des plantes qui y trouveront des éléments nutritifs, de l’eau et de l’air. À cause de la compaction, les plantes ont dû mal à s’enraciner profondément dans le sol et n’arrivent plus à pomper suffisamment d’éléments nutritifs, leur croissance en est fortement réduite.

Avec une imperméabilisation le sol perd un grand nombre de ses facultés, il ne sert plus que de socle à nos édifices. La riche biodiversité qui compose un sol est perdue. De plus, nous parlons principalement ici de l’impact sur le sol, mais il ne faut pas oublier que l’imperméabilisation a des conséquences sur la chaleur urbaine et sur la pollution des eaux de ruissellement.

Des solutions pour votre habitation

Réduisez vos surfaces imperméables

  • Remplacez l’aire gazonnée de votre terrain par des aménagements de végétaux, car ces derniers retiennent mieux les grands volumes d’eau, particulièrement si le terrain est en pente;
  • Limitez la surface de votre stationnement au minimum (en fonction de vos besoins);
  • Réduisez la largeur de vos allées piétonnières et l’aire de vos terrasses imperméables.

Modifiez vos surfaces imperméables

  • Réduisez la pente de votre entrée imperméable;
  • Modifiez le profil de votre entrée de manière à ce que l’eau s’écoule vers un milieu perméable (fossé, bordures de l’entrée, jardin de pluie, platebande) plutôt que dans la rue;
  • Réaménagez vos allées imperméables de façon sinueuse (plutôt que droite) pour que l’eau puisse se déverser sur le sol dans les courbes;
  • Privilégiez les surfaces perméables pour votre entrée (ex : gravier). Pour vos allées, le pas japonais est l’idéal.

Pour les toitures

  • Dirigez l’eau des gouttières vers vos platebandes (ou tout autre sol perméable) plutôt que dans votre entrée.
  • Recueillez l’eau des gouttières dans un baril pour arroser le jardin et les fleurs.

Pour plus de précisions sur ces solutions ou pour des exemples d’aménagement, vous pouvez consulter ici.

Vous comprendrez que ces solutions proposées ne sont pas à la portée de tous, notamment pour les Montréalais vivant dans des appartements. Cependant, vous pouvez vous investir sur votre territoire en développant par exemple un projet de ruelle verte avec votre Éco-quartier dans le but de déminéraliser des zones asphaltées.

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